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Des lieux, des temps, nos sociétés
26 février 2012

La naissance des totalitarismes (6/17)

C. Allemagne : l'ascension électorale éclair d'Hitler et des nazis

 

* En 1919 l’Allemagne décide, dans la petite ville de Weimar, de construire une république ambitieuse, à la fois fédérale, sociale, démocratique et « gouvernable », avec un président du Reich puissant et élu au suffrage universel.

* Dès 1920, et avec un paroxysme fin 1923, l’Allemagne connaît une inflation galopante. Les commerçants modifient leurs étiquettes chaque heure, les salariés sont payés 2 fois par jour, et le troc réapparaît car les paysans refusent d’échanger leurs produits contre de la monnaie ! Propriétaires et grandes entreprises y ont gagné, mais les salariés, retraités, petits épargnants et petits indépendants, très appauvris, se radicalisent et perdent confiance dans le régime.

* Durant cette période, plusieurs putschs échouent dont un, « régional » mais à vocation nationale, organisé dans une brasserie de Munich par un certain Adolf Hitler…

 

* Dès 1924, l’Allemagne retrouve la prospérité.

- Son industrie atteint des sommets (chimie, mécanique, optique).

- Intellectuels et artistes allemands, très engagés politiquement, sont à l’avant-garde européenne notamment en architecture avec l’école du Bauhaus. S’y épanouit aussi le courant « expressionniste » (qui impose sa vision du monde, inverse de l’impressionnisme) avec des peintres comme Otto Dix, le cinéma avec Fritz Lang, le théâtre avec Bertolt Brecht.

* Mais la Droite qui la gouverne est plurielle, les gouvernements instables, ce qui réactive des courants nationalistes extrémistes, financés et favorisés par des groupes de presse et cinéma et de grands industriels.

 

* Le plus influent de ces groupes est très vite le Parti national-socialiste allemand des travailleurs (NSDAP) d'Adolf Hitler.

- Hitler est un artiste raté et un ancien combattant de l’armée allemande né en Autriche ;

- son parti, renforcé par la crise de 1923, se dote vite d’une presse quotidienne et d’une milice armée, les « sections d’assaut » SA (Sturmabteilungen), bientôt doublées par les brigades de protection personnelle d’Hitler, les SS (Schutzstaffeln), destinées à leur faire contrepoids car durant les années 1920, Hitler doit affronter des tendances plus sociales que nationales au sein du parti « nazi ».

 

* La crise de 1929 frappe très durement l’Allemagne, favorisant l’ascension électorale des nazis.

- On compte 600000 chômeurs en 1928, 3,7 M fin 1930 et plus de 6 M début 1932 plus 8 M de chômeurs partiels à mi-salaire. 50 à 60% de la population active est frappée, jeunes, ouvriers et cadres en premier.

- Au moment même où les coalitions gouvernementales habituelles se disloquent sous l’effet de la crise, le NSDAP, qui a multiplié les attaques contre le pouvoir et créé un climat de violence avec les SA et les SS, attire à lui tous les déçus : les paysans révoltés, les classes moyennes et la petite bourgeoisie paupérisées mais sensibles au danger révolutionnaire, des chômeurs, des anciens combattants et des patriotes humiliés, une jeunesse déboussolée. Dès 1930, le parti nazi devient une force politique de premier plan, comptant 200000 militants et 6,5 M d’électeurs.

- Hitler, qui perd en avril 1932 les élections présidentielles face à Hindenburg tout en ayant doublé le score de son parti, devient alors incontournable. Multipliant les pressions, se rapprochant du grand patronat industriel favorable à ses idées (régime fort, écartement du danger communiste, réarmement, nouveaux débouchés), il obtient deux élections législatives successives qui le renforcent ainsi que l’extrême-gauche.

* A la demande des élites économiques, il est nommé chancelier le 30 janvier 1933.

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