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Des lieux, des temps, nos sociétés
26 février 2012

La naissance des totalitarismes (5/17)

B. Italie : la « loi des plus gros bras » et l’avènement de Mussolini

 

* En Italie, la crise d’après-guerre touche les petites comme les grandes entreprises, et accentue les déséquilibres régionaux ou sociaux. Le gouvernement ne tient pas sa promesse faite aux paysans (très mobilisés dans l’infanterie) d’un partage des terres, si bien qu'entre le printemps 1919 et l’été 1920 se déclenchent grèves longues, émeutes de la faim, et mouvements d’occupation illégale de terres non-cultivées.

* Parallèlement, en septembre 1919, l’opinion prend fait et cause pour le poète D’Annunzio qui, avec ses « corps francs » (arditi), s’installe à Fiume, ville yougoslave revendiquée par l’Italie.

 

C'est dans ce contexte qu'émerge Benito Mussolini, un personnage au parcours sinueux. Maçon puis instituteur, d'abord pacifiste et socialiste, il devient nationaliste et favorable à la guerre en 1914 et fonde le journal « Popolo d'Italia », qui s'adresse en premier lieu aux anciens combattants.

Excédé par les insuffisances du régime en place, à la recherche d'action plus que d'un programme politique, il crée en 1919 des troupes d'assaut, les « faisceaux italiens de combat ». Ce mot fait référence à un objet qui rappelle aussi bien des révoltes paysannes récentes que la Rome antique.

 

Les mouvements ouvriers de 1920 donnent leur chance aux « fascistes ». Les industriels et les propriétaires terriens, effrayés par le risque d'une révolution prolétarienne, financent les fascistes et leurs escadrons (« squadre ») en chemise noire, armés et motorisés, qui mènent des expéditions punitives contre les militants et les élus de gauche ou catholiques, les coopératives rurales, le siège des journaux ou des syndicats qu'ils attaquent ou incendient. Discrètement, l'armée fournit des armes et des camions, tandis que la police et la justice laissent faire. L'Etat confie ainsi tacitement aux fascistes le soin de rétablir l'ordre.

En 1921-22, les « fasci » deviennent le Parti National Fasciste dont le programme est ultra-nationaliste. Le nombre de militants s'envole mais le succès politique ne vient pas. Mussolini joue un coup de bluff en organisant fin octobre 1922 la « marche sur Rome » de 26000 de ses hommes. Le roi Victor-Emmanuel III, surtout soucieux de préserver sa couronne et pensant comme une partie de la Droite pouvoir se servir des fascistes dans leur intérêt immédiat, ne résiste pas et nomme Mussolini chef du gouvernement..

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