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Des lieux, des temps, nos sociétés
28 février 2012

La naissance des totalitarismes (14/17)

B. L’espoir, l’œuvre marquante et le bilan mitigé du Front Populaire

 

* Ces 3 alliés sont difficiles à concilier. Leurs électorats présentent des cultures et des besoins très différents. Les Radicaux sont bourgeois, réformistes et patriotes, les communistes sont ouvriers, révolutionnaires et internationalistes ! Cela débouche sur un programme aux ambitions raisonnables mais avec un slogan efficace (« Pain, Paix, Liberté »).

* Le Front populaire obtient la majorité absolue aux législatives de mai 1936. Les socialistes devenant pour la première fois le plus grand groupe de l’Assemblée, c’est leur chef Léon Blum qui dirige le nouveau gouvernement, auquel le PCF apporte un « soutien sans participation ».

 

* La victoire électorale est suivie par un vaste mouvement de grèves : 2 millions de salariés occupent les lieux de travail dans une ambiance de fête. L’objectif : pousser ce gouvernement porteur d’espoir à prendre au plus vite de grandes mesures sociales, ce qu'il fait :

- le 7 juin 1936 Blum, les syndicats et le patronat signent les accords de Matignon. Les salaires augmentent de 7 à 15%, on créé les conventions collectives ;

- peu de temps après, le temps de travail hebdomadaire passe de 48 à 40 heures, et 15 jours de congés payés sont instaurés. L’« Eté 36 » devient un temps fort de la mémoire nationale ;

- Une ambitieuse politique d’accès à la culture, aux sports, aux loisirs (Léo Lagrange est secrétaire d’Etat à ces 3 missions, « ministre de la paresse » pour la Droite) et aux vacances (billets de train à prix réduit) est menée. On multiplie les installations sportives, les auberges de jeunesse.

- 3 femmes entrent pour la première fois au gouvernement, mais le Sénat bloque l’attribution du droit de vote.

- Le Front Populaire nationalise des industries de guerre, réorganise la Banque de France, et un Office du blé garantit le revenu des agriculteurs. En 1937 sera créée la SNCF.

 

* Le Front Populaire connait cependant des difficultés :

- La baisse limitée du chômage, et le pouvoir d’achat qui stagne ;

- Les efforts de réarmement qui creusent le déficit de l’Etat ;

- Une fuite des capitaux affaiblit la monnaie et contraint le gouvernement à annoncer une pause dans les réformes en février 1937 ;

- L’opposition croissante du PCF qui dénonce l’arrêt des réformes sociales et condamne la non-intervention en Espagne même si Blum laisse armes et volontaires des « brigades internationales » passer les Pyrénées ;

- Après la dissolution des ligues, l’extrême-droite s’organise en partis : le « Parti Social Français » qui succède aux Croix-de-Feu compte 500000 adhérents. Jacques Doriot fonde le Parti Populaire Français (fasciste), tandis que « la Cagoule », organisation secrète elle aussi proche du fascisme, commet des attentats pour déstabiliser le régime. Cette mouvance entretient avec le soutien de la droite un climat de haine inouï à l’égard de Blum et de ses ministres, imprégné d’antisémitisme. Le ministre de l’intérieur Roger Salengro se suicide en novembre 1936, victime d’une campagne de calomnie (une fausse accusation de désertion durant la 1ère Guerre Mondiale alors qu’il avait été fait prisonnier en allant chercher le corps d’un camarade tué).

 

De juin 1937 à avril 1938 c'est une lente agonie pour le Front Populaire. Les Radicaux font démissionner Blum, puis s'allient à la Droite modérée.

 

 

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