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Des lieux, des temps, nos sociétés
28 février 2012

La naissance des totalitarismes (8/17)

B. Luttes de pouvoir et « culte du chef »

 

* Les 3 régimes étudiés sont autoritaires mais contrairement aux dictatures militaires « classiques », on y trouve la volonté de créer un consensus autour du chef. L’Etat prime sur l’individu, et pour mieux le faire accepter, l’Etat est incarné par un individu qui fait l’objet d’un véritable « culte de sa personnalité » par les affiches, les informations, la mise en scène de leur vie ou de leurs discours, leur dénomination même : « Duce », « Führer », ou « Vojd » pour Staline.

- en URSS, absente du temps de Lénine, cette dérive intervient sous Staline ;

- en Italie, le culte de la personnalité prend une tournure grotesque, Mussolini étant pris comme modèle pour représenter l’homme viril ou comme sujet d’œuvres d’art.

 

Ces méthodes servent aussi, notamment en URSS et en Allemagne, pour qu’au sein du parti-Etat la personne du chef ne soit pas contestée. Parallèlement, toutes les autres ambitions, les autres « lignes » sont soit soumises et apeurées soit éliminées.

- Le PCUS est ainsi « monolithique ». En 1921, Lénine, qui craint que ses choix économiques ne donnent raison à d'autres au sein du parti, en interdit les « courants ». Il n'y a plus de liberté de discussion au sein-même du parti, qui fait l'objet d'une première et sévère épuration.

- Après la mort de Lénine en 1924, Staline cumule les fonctions à la tête du PCUS, il se pose en  arbitre des querelles d’héritiers, et utilise des propositions simplistes pour séduire des militants nouveaux et peu formés. Il exclut son plus grand rival, Léon Trotski, grand théoricien et chef de l’armée rouge, puis impose son exil avant de le faire assassiner à Mexico en 1940.

- Puis les critiques à l’endroit du chef deviennent des trahisons, Staline élimine tous les opposants réels ou supposés. En 1933, Staline s’est déjà débarrassé de 800000 membres du parti sur 3,5M, et fait procéder à des arrestations massives et des exécutions capitales. De 1934 à 1938 il organise des « grandes purges », des grands procès dont les principales victimes sont les anciens compagnons de Lénine, des opposants internes, des hauts-fonctionnaires, qui sous la torture, la pression ou les menaces, s’accusent de trahison dans des aveux invraisemblables. 98 des 139 membres du comité central élu en 1934 sont exécutés, 80% des recrues de 1920-21 ont disparu. Artistes, savants, hommes de lettres (l’intelligentsia) sont aussi frappés, comme les chefs de l’armée rouge (90% des généraux, 80% des colonels) ou certains héros de la guerre civile. Cette période fait 2 M de morts, et sans doute 5 à 8 M de personnes envoyés dans les camps du Goulag. Staline assoit donc sa domination personnelle sur un climat d’angoisse, de suspicion, de délation.

 

Comprenant qu’une part de l’opinion allemande s’inquiète de leurs violences, et que leurs membres sont favorables à une « révolution brune » et à une politique différente, Hitler lance contre les SA et une opération-éclair de liquidation. Au cours de cette « Nuit des longs couteaux » de juin 1934, les SS tuent plusieurs centaines de personnes. L’Europe est horrifiée mais le président Hindenburg et l’armée sont rassurés et félicitent Hitler, qui a désormais les mains libres au sein de son parti.

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