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Des lieux, des temps, nos sociétés
25 février 2012

La naissance des totalitarismes (3/17)

B. Trois idées, trois projets bien différents

 

* Née au XIXème siècle, la pensée « socialiste » au sens large condamne l’ampleur des inégalités sociales, vues comme une injustice globalement héréditaire, et comme le fruit d’une « lutte des classes » selon l’analyse de l’économiste Karl Marx.

- Au sein de cette famille d’idées, le socialisme démocratique envisage de réduire les inégalités et de changer la société par réformes progressives et majoritairement approuvées.

- Les communistes vont plus loin : ils estiment qu’il faut totalement abolir ces inégalités, aboutir à une « société sans classes », ce qui passe par la destruction du système capitaliste, et suppose la mise en place d’une « dictature du prolétariat » consécutive à une nécessaire révolution.

- Partout en Europe, cette dualité s’accentue au début du XXème siècle.

- C’est en Russie que le communisme accède la première fois au pouvoir, sans avoir répondu à toutes les questions qui se posent sur les moyens à mettre en œuvre pour créer une société nouvelle : L’expérience communiste dans un seul pays, face à un monde hostile, est-elle possible ? Faut-il au contraire une « révolution mondiale » ? Faut-il partager ou étatiser le capital productif ?

 

Le fascisme italien et le national-socialisme allemand ont plusieurs caractéristiques communes :

- Ils sont avant tout des mouvements « nationalistes », attendant pour le peuple un destin plus glorieux et la réparation des humiliations antérieures, flattant son originalité et ses qualités comme ½ siècle plus tôt lorsqu'il s'agissait de faire son unité ;

- ils condamnent l’ordre politique et social établi car ils le voient comme la source des faiblesses du moment, et s’adressent donc potentiellement aux couches les plus modestes de la société…

- mais ces mouvements croient aussi profondément à l’inégalité naturelle des hommes, qu’ils jugent féconde, et cherchent simplement à établir une nouvelle hiérarchie basée sur leurs valeurs, ce qui les oppose radicalement au communisme.

- dans les deux cas, il existe une volonté de forger un peuple apte à croire en un guide, à obéir et à combattre, ce qui sous-entend une forte natalité, une jeunesse sportive et prête aux sacrifices.

 

Les nazis ajoutent à ces traits une vision « raciale » de la société que le fascisme ignore au départ. Elle est clairement explicitée dans l’ouvrage « Mein Kampf » rédigé par Adolf Hitler en 1924. Construisant une sorte de « darwinisme social », il applique à l’humanité les observations faites sur le monde animal. Selon lui, il existe une hiérarchie de races humaines qui luttent pour la vie, et il est légitime que la plus douée domine le monde et élimine les plus faibles.

- Les Aryens blonds sont ainsi vus comme une « race des seigneurs » au sommet de cette hiérarchie, les représentants authentiquement purs de cette race étant les membres de la « communauté raciale allemande » (volk)

- Le pouvoir a pour mission d’en préserver la pureté et d’en assurer la cohésion, en « éliminant les forces dissolvantes » de la société, au premier rang desquels se trouveraient les juifs. Il doit aussi garantir son triomphe, en lui attribuant aux dépens de races inférieures (ex : Slaves) « l’espace vital » (Lebensraum) nécessaire à son épanouissement.

 

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