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Des lieux, des temps, nos sociétés
25 février 2012

Les Suds, une notion bientôt dépassée ? (8/12)

 

 3. Education, extraversion et ré-investissements : stratégies gagnantes

 A. Des pays « intermédiaires » aux richesses encore mal valorisées

 

* L'essentiel des pays d'Amérique latine et d'Afrique du Nord, certains pays d'Asie comme le Liban ou la Syrie, sont à ranger dans la catégorie des « pays intermédiaires ». Ils ne sont ni pauvres globalement ni suffisamment prospères pour offrir un mode de vie comparable à celui des pays développés à une majorité de leurs habitants.

 

Certaines de leurs difficultés restent les mêmes que celles des PMA :

- Ils disposent de ressources-clés (agricoles, sylvicoles ou minières : canne à sucre, café, cacao, fruits tropicaux, coton, fleurs pour le Kenya, bois ou caoutchouc, lithium pour le Pérou et la Bolivie...) valorisables à l'exportation, et sont intégrés dans la mondialisation. Mais cette extraversion ciblée, souvent développée au détriment de cultures vivrières, les rend très dépendants de la fluctuation des cours mondiaux. Ils sont aussi fragilisés par les concurrences multiples stimulées dans les années 1980-90 par la Banque Mondiale. Ils tentent parfois de développer des transformations de ces produits sur place pour accroître leur part de valeur ajoutée dans la filière.

- L'urbanisation, plus massive que dans les PMA, est pour eux difficile à gérer. Souvent concentrée dans un nombre de villes limité, une grande part des citadins n'échappe pas aux bidonvilles ou au mal-logement (sur-occupation). Le secteur informel y est très développé.

- Les ressources financières de ces pays ne sont pas toutes orientées vers le développement. Ils peuvent être étranglés par l'interminable remboursement de leur dette, la corruption et le détournement de l'argent public ou de l'aide au développement. Les dépenses militaires et policières y sont souvent très élevées.

 

* Ces pays ont en revanche franchi un cap et disposent d'atouts peu réversibles :

- les infrastructures de bases, même si elles ne sont pas sans faiblesses, sont présentes sur une grande partie du territoire. L'accès au téléphone mobile commence à s'y répandre (5 milliards d'abonnés) ;

- le système éducatif couvre l'essentiel des enfants et s'en dégage une élite diplômée significative, qui peut « se vendre » dans les pays du Nord et fournir au pays d'origine des transferts financiers et des relations commerciales utiles ;

- des défis internes ont commencé d'être résolus. Des progrès agricoles ont été accomplis avec la « révoution verte » (eau, engrais et pesticides, semences hybrides), et la transition démographique est bien avancée.

 

* Néanmoins, certains pays ont pris du retard à cause de stratégies de développement erronées, comme l'Algérie qui pensait que les industries lourdes entraîneraient l'apparition des industries de biens d'équipement et de consommation (« industries industrialisantes »). Oubliant son agriculture, important les produits manufacturés sans les copier, l'Algérie avait, en 2003, 75% des moins de 30 ans au chômage.

 

 

 

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