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Des lieux, des temps, nos sociétés
5 décembre 2011

La Méditerranée, une interface complexe (6/8)

2. Un espace de ciments et de fragments, au destin commun

A. La nature, l’histoire et la ville entre ressemblances et métissages


La présence de tels contrastes de développement est en partie surprenante compte tenu des ressemblances ou des héritages communs des deux rives de la Méditerranée. 

Les traits communs « naturels » sont nombreux :

climat : manque d'eau estival, plus long et plus net au Sud (un peu moins avec l'altitude)

étroitesse des plaines, vallées ou deltas fertiles

compartimentage du relief qui explique l'unité faite par la mer, autour des îles ou des péninsules

identité de paysages (garrigue-maquis avec du pin, du chêne liège, du chêne vert), des modèles agricoles (blé, vigne, olivier, paysage de huerta) voire de paysages urbains (Tunis, Naples et La Vallette se ressemblent beaucoup)

MEDIT - agriculture Haut-AtlasMEDIT - oléiculture

MEDIT - urbain et rural 2005MEDIT - villes 2006

Même si en France (Cévennes notamment) elles ont quasiment disparu sous la friche puis la forêt, les terrasses agricoles sont un trait de l'agriculture méditerranéenne. C'est à la fois un moyen d'adapter la montagne aux exigences nourricières et de conserver l'eau des précipitations, rare, au lieu de la voir filer dans des rivières vite asséchées. Ici, la Haut-Atlas marocain et ses sommets enneigés à 4100m d'altitude.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'olivier et l'oléiculture sont des marqueurs du climat et des civilisations méditerranéennes, s'accomodant de la chaleur et de la sécheresse.

 

 

 

 

 

 

 

Alors que les pays en voie de développement concentrent traditionnellement une partie significative de leur population dans les campagnes, l'Afrique du Nord et le Proche-Orient, précocement urbanisés, comptent une proportion de citadins quasi-équivalente à celle de la rive Nord.

La vigueur de la transition démographique et la pénétration de la mondialisation par les métropoles explique par ailleurs la taille des agglomérations du Sud, impressionnantes.

Le Caire 16,4 M - Istanbul 14,3 M - Alger 6,7 M - Madrid 6,3 M - Barcelone 5,0 M - Alexandrie 4,6 M - Milan 4,3 M - Rome 4,0 M - Ankara 3,8 M - Naples 3,8 M - Tel Aviv 3,4 M - Alep 3,4 M - Casablanca 3,3 M - Damas 2,8 M - Izmir 2,8 M - Tunis 2,1 M - Beyrouth 2,0 M - Rabat 1,8 M - Gaza 1,7 M - Turin 1,7 M - Marseille 1,6 M

 

 

 

 

La combinaison d'atouts forts et d'espaces exploitables restreints, est probablement une cause historique de l'expansion des peuples par la  mer, enclenchant des échanges précoces et un peuplement littoral contrastant avec un vide intérieur.

De grandes civilisations se sont succédées, mêlées, combattues et fortement influencées (phénicienne, grecque, romaine, byzantine, islamique, carolingienne/franque, normande, vénitienne, ottomane/turque), laissant des traces linguistiques, religieuses, artistiques et patrimoniales. La Méditerranée est entre autres marquée par :

la colonisation (de peuplement souvent) et l'immigration ;

le monothéisme, dont elle est le berceau ;

la diaspora juive notamment ;

l'alternance de moments et des traces d’unité, de chocs / rencontres / métissages historiques (ex : XIIème siècle), de flux et reflux d’influences ;

la précocité et l'intensité du phénomène urbain (Egypte, Rome, Renaissance italienne, colonisation française au Maghreb) mais aussi un repli montagnard vers l'eau, la fraîcheur, la protection, et une révolution industrielle tardive.

MEDIT - UE - ATHENES-ROME - empire romain 2è sMEDIT - Alger

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