Deuxième Guerre Mondiale : bilan et mémoires d'une tragédie refondatrice (3/9)
C. Des traumatismes durables pour l’humanité
* Ce bilan est rendu encore plus traumatisant parce que les génocides et la force de l'arme nucléaire apparaissent comme deux symboles de la capacité d'autodestruction des Hommes. La prise de conscience est douloureuse, c'est un choc psychologique pour le monde entier.
- Les génocides, horribles dans la finalité comme dans la méthode, soulignent l'absence d'humanité des exécutants et interrogent sur le degré de responsabilité du peuple allemand, des dirigeants étrangers ou de chacun dans son attitude durant la guerre vis-à-vis des populations visées.
- Au moment où les Européens aspirent à retrouver confiance dans l'avenir et dans le progrès, la bombe atomique vient assombrir cette perspective en montrant, pour la première fois de manière aussi flagrante, que les avancées techniques peuvent aussi être nuisibles avancées techniques peuvent aussi être nuisibles.
[photos : un mort brûlé à Hiroshima, la bombe atomique Fat Man, l'entrée du camp d'Auschwitz, les cadavres du camp]
* La souffrance est aussi durable pour des populations déboussolées, en particulier :
- les 30 millions de personnes déplacées durant et après la guerre, fuyant devant la progression de l'Armée Rouge ou suivant les modifications de frontières (notamment les 10 millions d'Allemands « expulsés » de Pologne, Tchécoslovaquie et d'Europe orientale)
- les veuves, les orphelins, les survivants des combats, de la déportation et des génocides, dont la vie entière est fragilisée par l'absence des autres ou le souvenir des peurs et des horreurs,
- les juifs d'Europe rescapés, qui ont perdu toute confiance dans le Vieux Continent et ne savent plus où vivre en sécurité (+ épisode de l'Exodus 47).