Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Des lieux, des temps, nos sociétés
9 décembre 2011

La seconde colonisation (1830-1936) (5/8)

2. Un impérialisme violent contre les populations locales

A. Exploitation économique... qui freine le développement ?

 

L'exploitation économique des colonies au bénéfice principal de la métropole est une constante. En général :

Les matières premières minières sont pillées, comme l'or et les diamants d'Afrique du Sud et de Rhodésie, ou le cuivre du Katanga au Congo belge.

Dans les colonies de peuplement, la « mise en valeur » du territoire est assuré par les colons qui exploitent des « concessions » à l'aide de la main-d'oeuvre locale et bon marché. En Algérie, les européens s'approprient 2 millions d'hectares (25% de la surface cultivable) des meilleures terres pour cultiver vigne, primeurs et agrumes à destination du Vieux Continent

- Une économie de plantation est instaurée au profit de grosses sociétés capitalistes, avec souvent une spécialité unique par colonie, nouvelle ou ancienne (hévéas, agrumes, palmiers à huile, arachide, sucre, café, cacao, coton, jute, indigo, thé, riz, et même de l'opium en Inde... pour le vendre en Chine !). Cela s'associe à une économie de traite : la main-d'oeuvre indigène est exigée, peu ou pas payée.

 

L'Europe contraint les colonies à une « préférence impériale », à la vente comme à l'achat, ce qui revient à ne pas faire jouer la concurrence et à fixer autoritairement les prix.

Les bénéfices tirés par les colonies sont maigres, et comme les métropoles imposent leurs produits manufacturés et d'équipement, et qu'elles se réservent les transformations des matières agricoles, les industries locales sont étouffées et l'artisanat industriel décline.

* Les cultures de plantation ont été partiellement été développées pour que les colonies puissent en retour acheter les produits européens. Quant à la dépossession foncière, elle a pour impact le recul des techniques agricoles indigènes et celui des cultures vivrières. Cela provoque des famines en Inde au XIXème siècle, et le problème s'aggravera au milieu du XXème lorsque la population explosera.

COLO - AFRIQUE - voies ferrées 1999

Les transports sont développés, mais dans la seule logique exportatrice avec des voies ferrées perpendiculaires au littoral qui ignorent les relations inter-urbaines. L'Inde est équipée de 30km de rails en 1853, 1400 en 1860, 15000 en 1880 et 40000km en 1900.

La colonisation est donc certes une stimulation économique, mais une telle somme de contraintes qu'elle entravera longtemps le développement au plein sens du terme. Tout ça pour finalement apporter un avantage peu décisif aux pays européens qui l'ont organisée.

 

* En revanche, après la 1ère Guerre Mondiale – l'Europe étant dépassée par les USA sur le plan économique et financier – et pour surmonter la crise de 1929, les métropoles vont renforcer l'interdépendance avec leurs colonies. Entre 1913 et 1939, la part des échanges du Royaume-Uni réalisée avec son empire passe de 22
à 47%, et la part d'investissements français réalisés dans les colonies grimpe de 9 à 45%. En 1960, 80% du commerce de l'Algérie s'effectue en France.


Il existe par ailleurs une « colonisation indirecte ».

L'Europe puis les Etats-Unis exercent leur mainise économique sur des Etats théoriquement indépendants comme les pays neufs d'Amérique latine ou la Chine. Cette dernière est mise sous tutelle financière et morcelée en concessions territoriales qui deviennent des zones d'influences et de rivalité coloniales. Armateurs, négociants, industriels sont à l'origine de ce mouvement.

L'Allemagne a peu de colonies mais place ses capitaux à l'étranger notamment dans l'Empire ottoman, ce qui est aussi un instrument de puissance.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 86 587
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité