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Des lieux, des temps, nos sociétés
23 septembre 2011

Deuxième Guerre Mondiale : bilan et mémoires d'une tragédie refondatrice (8/9)

B. Une « pax americana » ?

 

Le monde rebâti en 1945 semble assis sur des bases très américaines. Et pas seulement parce que de manière hautement symbolique, le siège de la nouvelle ONU est situé à New York.

 

Les USA considèrent officiellement que les désordres économiques et le protectionnisme ont entraîné la guerre (la crise est pourtant partie des USA en 1929...). Sous ce prétexte, ils cherchent – comme après la 1ère Guerre Mondiale avec les « 14 points de Wilson » – à profiter de leur santé économique et des besoins des pays détruits pour libéraliser le commerce mondial et lui donner des bases qui leur soient favorables. Ils ont en fait besoin d'exporter massivement pour que leur industrie gonflée par la guerre ne sombre pas dans une crise de surcapacité.

* La conférence de Bretton Woods en juillet 1944 jette 3 bases importantes :

elle engage chaque Etat à maintenir la position de sa monnaie par rapport au dollar, lequel doit être hyper-stable puisque théoriquement convertible en or (ce qui se justifie puisque les USA détiennent les 2/3 du stock d'or mondial). La monnaie américaine devient donc une monnaie de référence absolue, la plus sûre et la plus stable pour les échanges internationaux – ce qu'elle est encore aujourd'hui, et ce que la Livre Sterling était avant 1914.

elle créé deux institutions, le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD, principal élément de la « Banque Mondiale »). La première a pour mission d'aider les Etats à stabiliser leur monnaie, gérer leur budget et leur dette. La seconde a d'abord octroyé des prêts pour la reconstruction de l'Europe et du Japon, puis pour le financement d'infrastructures dans les pays en développement, et depuis 1990 aidé les pays effectuant une transition post-communiste. Ces deux structures existent toujours mais sont depuis vingt ans l'objet de lourdes critiques : en échange de leur soutien, les Etats ont souvent dû appliquer des « plans d'ajustement structurel » dépeçant et privatisant les services publics et la protection sociale, augmentant ainsi la pauvreté et ralentissant la croissance.

à défaut d'institution mondiale permanente sur le commerce (il faudra attendre 1994 avec l'OMC), elle lance une série de discussions pour promouvoir le libre-échange (c'est-à-dire la baisse des tarifs douaniers et l'harmonisation des règles qualitatives sur le commerce), en vue de stimuler la concurrence, la baisse des prix pour les consommateurs et donc l'élévation du niveau de vie. C'est dans ce but que naîtra en octobre 1947 une structure légère se réunissant par cycles (« rounds ») de négociations, le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade, Accord Général sur le Commerce et les Tarifs douaniers), qui en un demi-siècle passera de 23 à 120 pays membres.

- le « Plan Marshall », aide financière massive décidée en 1947 et apportée à 16 pays d'Europe entre 1948 et 1952, permettra entre autres aux USA de devenir le premier fournisseur de ces pays.

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